un article paru dans Paysans Bretons
Alors que la crise sévit sur les marchés conventionnels, des
éleveurs se posent la question du lait bio. Mais attention, « la
conversion ne se réfléchit pas simplement sur une différence de prix »,
met en garde Agrobio 35 qui organise des réunions d’information.
>> on en débat le 15 mars après-midi à Paris! inscriptions ouvertes
mercredi 24 février 2016
mardi 23 février 2016
Crise agricole : conversion bio, le mouvement s'accélère
Avec la crise, de plus en plus d’agriculteurs conventionnels se tournent vers le bio. Ainsi, l’an dernier, la chambre d’agriculture du Finistère a reçu 75 demandes de reconversion, c’est quasiment le nombre de producteurs bio que compte le département à ce jour.
un reportage paru le 22 février 2016
À Scaër, Marie Jourdain et Ronan Le Bourhis sont à la tête d’une exploitation de 65 vaches laitières et ont décidé de passer d’une production conventionnelle à une agriculture biologique. Une conversion grâce à laquelle ils espèrent sortir des difficultés qui touchent leur profession.
Interviews :
- Ronan Le Bourhis (Producteur de lait)
- Marie Jourdain (Productrice de lait)
- Jean-Hervé Caugant (Président de la commission lait de la chambre d'agriculture)
Reportage :
- Claire Louet, Stéphane Soviller et Sylvie Secret
un reportage paru le 22 février 2016
À Scaër, Marie Jourdain et Ronan Le Bourhis sont à la tête d’une exploitation de 65 vaches laitières et ont décidé de passer d’une production conventionnelle à une agriculture biologique. Une conversion grâce à laquelle ils espèrent sortir des difficultés qui touchent leur profession.
Le bio : un marché plus rentable mais plus limité
Sur 5 ans, en effet, le revenu des agriculteurs biologiques reste légèrement supérieur des agriculteurs dits conventionnels. Mais le chemin pour y arriver est long et contraignant. Et puis, il n’est pas sûr non plus que le bio puisse être la solution pour résoudre toutes les difficultés que rencontre l’agriculture…- Ronan Le Bourhis (Producteur de lait)
- Marie Jourdain (Productrice de lait)
- Jean-Hervé Caugant (Président de la commission lait de la chambre d'agriculture)
Reportage :
- Claire Louet, Stéphane Soviller et Sylvie Secret
mardi 2 février 2016
La régulation des volumes en débat dans le cadre de l'AG de l'Organisation des Producteurs Seine et Loire
Mardi 26 janvier, l'Assemblé Générale de l'OP Lait Bio Seine et Loire a réuni une soixantaine de producteurs venus de tout le Nord-Ouest de la France.
La conférence de l'après-midi, ouverte au public, a permis aux
producteurs de lait bio de partager l'expérience de l'AOP Comté en
matière de régulation des volumes de production. La régulation des
volumes en AOP Comté remonte à près de 50 ans. Forts de leur expérience
et du vécu de plusieurs échecs dans les années 80 et 90, les acteurs de
la filière comté ont construit des outils adaptés à la période
post-quotas afin de maîtriser le développement des volumes (productivité
/hectare, volume/ UTH...) tout en solidifiant des partenariats étroits
mis en œuvre avec tous les acteurs de la filière (fruitières, affineurs,
metteurs en marché). Cette stratégie de gestion de filière
"raisonnable" favorise une stabilité des prix et une rémunération juste
de tous les acteurs de la filière au moment où la majorité des marchés
laitiers sont perturbés. De quoi apporter un peu de sérénité aux
éleveurs franc-comtois dans cette période très difficile pour les
éleveurs laitiers conventionnels en France et en Europe.
La filière laitière
bio qui bénéficie comme pour le comté d'une bonne image auprès des
consommateurs et d'un potentiel de développement peut se nourrir de
cette expérience singulière en France pour créer les conditions d'un
développement maîtrisé, permettant d'atteindre son objectif
d’augmentation des volumes tout en garantissant des prix équitables pour
l'ensemble des acteurs de la filière (producteurs, transformateurs,
distributeurs, consommateurs). L'OP Lait Bio Seine et Loire souhaite
qu'un travail sur la régulation des volumes se mette en place rapidement
avec l'ensemble des groupements d'éleveurs laitiers bio, dans le cadre
de leur fédération nationale: Lait Bio de France.
Lactalis,
seule des 6 laiteries partenaires de l'OP ayant participé au débat (les
5 autres étant excusées) a conforté l'OP dans son orientation de travail sur la régulation
des volumes. La laiterie Lactalis se dit prête désormais à travailler sur un cadre
de gestion concertée des volumes de lait bio avec l'OP Seine et Loire.
L'OP
Seine et Loire milite depuis 2013 pour l'obtention progressive d'un
prix bio rémunérateur pour les producteurs, a minima de 465€ (prix de
base). L'OP souhaite travailler rapidement avec les 6 transformateurs à
la mise en place d'outils de régulation des volumes permettant un
développement maîtrisé de la filière, en réponse aux attentes de
consommateurs de produits laitiers bio de plus en plus nombreux et
fidèles, tout en permettant une juste rémunération des producteurs.
Qu’est-ce que l’APLBio Seine et
Loire ?
L’APLBio Seine et Loire est
une OP transversale de mandat (non commerciale) reconnue par le ministère de
l’Agriculture depuis janvier 2013 pour négocier collectivement la vente du lait
biologique livré à 6 laiteries privées dans le Nord-Ouest de la France (Danone,
Lactalis, Montsûrs, Saint-Père, Sill, Triballat) par ses adhérents lui ayant
donné un mandat de négociation.
Au 1er
janvier
2016, l’OP Lait Bio Seine et Loire est composée de 9 associations locales, représentant 265 adhérents sur un total
de 460
producteurs concernés (60%) et 90 millions de litres de lait bio livrés
annuellement aux laiteries partenaires (20% de la collecte bio nationale). Elle est un des 5 membres
fondateurs de la
fédération nationale des groupements de producteurs laitiers bio (Lait
Bio de
France), créée en avril 2013 et qui regroupe à ce jour plus de 1200
producteurs
et un peu plus de 50% des volumes de lait biologique collectés en
France.
une histoire de lait révolutionnaire
rappel article du Blog de la FNAB en date du 19 avril 2016
Assemblée générale de Biolait. Debat public des 20 ans, jeudi 16 avril 2015
600
personnes présentes pour ce débat organisé par Biolait pour ses vingts
ans, la présence du vice président du conseil régional, du député Yves
Daniel et du sénateur Joël Labbé.
http://nouvelleeconomiebio.blogspot.fr/2015/04/une-histoire-de-lait-revolutionnaire.html
Le lait bio rêve d’une croissance harmonieuse
http://www.paysan-breton.fr/organisations-agricoles/le-lait-bio-reve-dune-croissance-harmonieuse/
La filière à peine sortie des quotas et le lait conventionnel dans la panade, les représentants de l’OP transversale APL Bio Seine et Loire rêvent de réguler, d’une manière ou d’une autre, la collecte de lait bio pour protéger leur créneau porteur.
Partout, dans les Gab, les Chambres d’agriculture, les services de Contrôle laitier, les centres comptables… les téléphones sonnent. Des producteurs se renseignent sur la possibilité de passer en bio. Le contexte extrêmement dégradé en lait conventionnel a déjà pour conséquence l’augmentation sensible du nombre de conversions et certains responsables de la filière labellisée s’inquiètent de cet intérêt grandissant redoutant une crise de croissance. « Entre mai 2014 et l’automne 2015, les élevages entrés en conversion représentent 60 millions de litres de lait qui vont arriver progressivement sur le marché dans les mois à venir », rapporte Yvan Sachet, animateur de l’APL Bio Seine et Loire. La tendance s’accentue d’ailleurs : « Pour 2016, on parle de 100 millions de litres entrant en conversion. Autant de volumes qui seront, une fois certifiés, collectés en 2018. »
Justement, l’assemblée générale de l’APL Bio Seine et Loire, au Rheu, mardi 26 janvier, s’est concentrée sur la question « des outils de régulation des volumes ». La trésorière de l’OP, Karin Sidler, installée dans le Calvados, n’a pas hésité pas à mettre les pieds dans le plat : « Notre souci aujourd’hui est le nombre de conversions en bio parce que le conventionnel est en crise. C’est une tendance qui nous fait du mal… » Côté industriel, Gérard Maréchal, de Lactalis (seule laiterie représentée parmi les six invitées), est allé dans le même sens. « Dans le cadre de l’après-quotas, nous vivons un tournant dans le cadre de la bio depuis des mois. Face à tant de demandes de conversion, nous manquons de réflexion. Cela pose aussi des problèmes en termes de contrats et de transferts de volume. D’autant qu’on sait que le prix se construit par rapport au volume… Doit-on du coup limiter les producteurs déjà engagés qui pourraient avoir la capacité de faire plus de lait ? »
Même si les deux ans de conversion laissent le temps de voir venir, les producteurs bio rêvent « d’une gestion cohérente globale pour sécuriser le marché ». Mais le mayennais Éric Guihéry, secrétaire de l’OP transversale, regrettait que « l’Europe ultralibérale » ait cassé les outils de cette maîtrise. « C’est vrai, la régulation sur les volumes de lait est désormais interdite », poursuivait Martial Marguet, producteur en Franche-Comté et élu à la FNPL et à l’Institut de l’Élevage, invité comme témoin. « En Comté, nous faisons de la régulation via le fromage. Le volume est ajusté grâce à la productivité laitière à l’hectare accordée à chaque éleveur, calculée à partir de sa référence de 2013 et de sa surface Pac. Et nous ne donnons pas de nouvelles accréditations pour le bien de toute une filière… »
« La crise n’est pas chez nous »
Gérard Maréchal reprenait : « Pour les conversions, nous savons déjà dire oui ou non à un dossier de demande. Demain, il faudra peut-être prendre ces décisions avec les représentants de l’OP… Le débat est ouvert. » Patrice Lefèvre, président de Lait Bio de France, fédération qui rassemble 1 200 éleveurs, voyait là « une main tendue » du représentant de Lactalis pour trouver « un outil de maîtrise des conversions » pouvant compléter d’autres idées comme « une mutualisation des déclassements et des retards de mise en marché des laits nouvellement convertis. » En conclusion, Alain Delangle de la Fnab, relativisait tout de même : « Il y a le même type d’inquiétude en filière céréales bio. Mais attention, le bio en France, ce n’est que 5 % des surfaces. Ne soyons pas sclérosés, la crise n’est pas chez nous. » Toma Dagorn
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